CaixaBank s’apprête à licencier 18 % de ses effectifs en Espagne

Quelques mois après avoir racheté Bankia, le géant bancaire CaixaBank s’apprête à licencier 8291 personnes, soit plus de 18 % de ses effectifs. Il s’agit de la plus grande restructuration de l’histoire du secteur bancaire espagnol. Ce qu'il faut savoir sur ces suppressions de postes.

La suppression de près d’1 emploi sur 5

Jamais le secteur bancaire, en Espagne, n’aura connu pareille restructuration. CaixaBank a estimé « nécessaire de lancer un plan de suppressions d’emplois portant sur 8 291 postes », comme elle l’a indiqué dans un communiqué de presse.

Première banque d’Espagne suite au rachat de Bankia en septembre 2020, CaixaBank explique que cette restructuration est due « aux doublons et synergies provoquées par la fusion et aux circonstances actuelles du marché ».

Les taux bas, l’usage croissant des services de banque en ligne et la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19 font partie des raisons invoquées par le géant bancaire espagnol, qui va notamment cibler les agences.

Ainsi, 1534 agences vont être fermées définitivement, soit une réduction de 27 % du nombre de succursales, avec une suppression de 5742 postes sur les 8291 dans le viseur de CaixaBank.

Des restructurations prévues pour plusieurs banques espagnoles

BBVA (Banco Bilbao Vizcaya Argentaria), le numéro 2 du secteur bancaire espagnol, vient d’annoncer aux organisations syndicales son intention de licencier 3800 personnes, soit 16 % de ses effectifs, selon les informations rapportées par le syndicat Commissions Ouvrières.

Fin novembre 2020, la banque espagnole numéro 5 du secteur, Banco Sabadell, a mis en place un plan de départ à hauteur de 1800 postes, basé sur des préretraites et des départs volontaires.

Santander a suivi le mouvement fin 2020, avec la fermeture de 1000 agences et un plan de suppression de 4000 emplois. La fusion entre les banques Unicaja et Liberbank entraînera quant à elle prochainement la fermeture de 400 agences et le départ de 1900 salariés.

D’après Joan Sierra, responsable du secteur bancaire au sein du syndicat Commissions Ouvrières, cette vague de restructuration du secteur bancaire espagnol remonte à la crise financière de 2008.

« Le Covid peut influer en partie, en raison des mauvaises perspectives provoquées par la pandémie, par exemple une augmentation du risque de non-remboursement des crédits », explique-t-il. Les banques espagnoles n’ont toutefois pas attendu l’arrivée du Covid-19 pour licencier : près de 100 000 emplois ont été supprimés entre 2008 et fin 2019, soit une baisse de 37 % des effectifs par rapport à 2008.

Depuis décembre 2019, les effectifs ont de nouveau été réduits de près de 35 %, avec la suppression de 97 000 postes. Quant aux agences bancaires, leur nombre a diminué de plus de 50 % depuis la crise financière de 2008.