Prêts garantis : 55 % des entreprises demandent un report d’un an supplémentaire

Pour les premières entreprises ayant obtenu un prêt garanti par l’État au printemps 2020, le moment est venu de commencer à le rembourser. Pourtant, 55 % d’entre elles ont décidé de profiter de la possibilité de report d’un an offerte en début d’année par le ministère de l’Économie et des Finances.

Des prêts garantis par l’État massivement distribués par les banques

En un an, près de 670 000 entreprises ont bénéficié d’un prêt garanti par l’État (PGE), pour un montant total de 135,9 milliards d’euros. Initialement prévus pour être remboursés sur une période maximale de 6 ans après une année de différé, les PGE ont évolué à mesure que la crise sanitaire se prolongeait.

Depuis le 14 janvier 2021, suite à un accord établi entre le secteur bancaire et le ministère de l’Économie et des Finances, les entreprises qui le souhaitent peuvent demander le report d’une année supplémentaire. Ainsi, un PGE obtenu en mars 2020 peut être remboursé à partir de mars 2022.

Malgré ce différé de 2 ans, la Banque de France estimait au mois de février 2021 qu’entre 4,5 % et 6 % des PGE pourraient faire l’objet de défauts de paiement et ne pas être remboursés, entraînant une perte comprise entre 6 et 8 milliards d’euros.

Ces éventuelles pertes ont été revues à la hausse par Bpifrance, qui les estime désormais comprises entre 7,5 et 11 milliards d’euros, ce qui correspond à une absence de remboursement de 5,5 % à 8 % des PGE.

La majorité des entreprises opte pour un différé de 2 ans

D’après une étude menée par la Fédération Bancaire Française (FBF), portant sur 430 000 PGE dont le plan de remboursement est déjà fixé, 55 % des entreprises concernées ont d’ores et déjà choisi de bénéficier de cette deuxième année blanche.

Pourtant, la moitié des entreprises ayant obtenu un prêt garanti par l’État possèdent encore sur leur compte l’intégralité de la somme obtenue. Il s’agit donc davantage, du moins dans la plupart des cas, d’une mesure de prudence que d’une incapacité à rembourser.

Face à la situation sanitaire qui ne s’améliore pas et alors qu’un troisième confinement national vient d’être mis en place, les perspectives sont bien sombres et les entreprises préfèrent prendre leurs précautions.

Ainsi, selon les chiffres de la FBF, qui sont encore susceptibles d’évoluer au fil des semaines :

  • seulement 12 % des entreprises ayant obtenu un PGE ont choisi de le rembourser dès 2021,
  • 9 % l’amortiront entre 2024 et 2025,
  • 5 % entre 2022 et 2023,
  • 74 % ont opté pour la plus longue durée de remboursement possible, avec une fin des mensualités en 2026.