Les PME satisfaites de la prolongation des aides à l’embauche des jeunes

Lundi 15 mars, le gouvernement a annoncé le maintien des aides à l’embauche des jeunes, mises en place durant l’été 2020 dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution ». Un véritable soulagement pour les dirigeants de PME, qui ont été très nombreux à y avoir recours.

Aide à l’embauche des jeunes et aide exceptionnelle pour l’alternance

Effective depuis le 1er août 2020, l’aide à l’embauche des jeunes devait initialement prendre fin au 31 mars 2021. D’un montant de 4000 euros, elle est versée aux entreprises employant en CDI ou en CDD d’au moins 3 mois un jeune de moins de 26 ans.

Elle est prolongée jusqu’au 31 mai, mais avec une modification : jusqu’ici, elle était attribuée sous réserve que la rémunération du jeune soit inférieure ou égale à 2 fois le SMIC. Ce seuil est désormais abaissé à 1,6 fois le SMIC. D’après le gouvernement, 9 embauches de jeunes sur 10 ne dépassent pas ce seuil.

Cette aide a connu un grand succès et a été demandée, selon les chiffres du ministère du Travail, 346 000 fois depuis sa création le 1er août 2020. L’Etat estime le coût de la prolongation de cette aide à 150 millions d’euros.

La deuxième aide mise en place durant l’été 2020, à savoir l’aide exceptionnelle pour l’alternance, permet aux entreprises embauchant un alternant, qu’il soit en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, de bénéficier d’une prime de 5000 euros s’il est âgé de moins de 18 ans, ou de 8000 euros s’il a plus de 18 ans.

Cette aide a été massivement sollicitée par les entreprises. Dans le secteur privé, 500 000 contrats ont ainsi été signés en 2020. Ce dispositif restera en place à l’identique jusqu’au 31 décembre 2021, pour un coût supplémentaire estimé à 2,4 milliards d’euros.

Les PME et les TPE, principales utilisatrices de ces aides

Sur les 500 000 contrats signés dans le cadre de l’aide exceptionnelle pour l’alternance, plus de 75 % l’ont été par des PME et des TPE.

L’aide à l’embauche des jeunes de moins de 26 ans, matérialisée par une prime de 4000 euros, a été demandée par 346 000 entreprises, dont 42 % d’entreprises comptant de 11 à 249 salariés, et 30 % comptant moins de 11 salariés.

L’engouement des PME et des TPE pour ces dispositifs s’explique moins par un soutien spontané aux jeunes que par un besoin de recrutement de la part d’entreprises en pleine croissance. C’est dans le Rhône que le plan 1 jeune 1 solution a eu le plus de succès, avec 15 392 primes et contrats d'apprentissages, contre 15 007 à Paris.

Certaines entreprises, comme Ninkasi, une brasserie artisanale de Lyon, n’avaient guère besoin de recruter, toutes leurs activités étant fortement ralenties, voire suspendues. Pourtant l’entreprise, qui comptait déjà 5 alternants, en a recruté 4 de plus pour leur permettre de valider leur année.

Opteven, courtier en assurance automobile, comptait embaucher 70 personnes. Elle a profité de la mise en place de l’aide à l’embauche des jeunes de moins de 26 ans pour en recruter 30, et affirme qu’elle n’aurait pas été en mesure de mener un tel recrutement sans ce dispositif gouvernemental.

D’autres, enfin, auraient embauché avec ou sans ce dispositif, mais comptent bien utiliser les primes pour financer des formations ou du matériel.