2020 : une année record pour le Livret A

La crise du Covid-19 a incité les épargnants à privilégier l’épargne liquide à l’assurance-vie. En 2020, la collecte du Livret A a atteint des sommets : 26,4 milliards d’euros ont été placés sur ce support, contre 12,64 milliards d’euros en 2019. C’est un record depuis 2012, selon la Caisse des Dépôts.

Les Français privilégient l’épargne liquide

À fin décembre, l’encours total du placement préféré des Français s’élevait à 326,5 milliards d’euros, contre 298,6 milliards d’euros en 2019. La collecte nette du Livret A a atteint 26,4 milliards d’euros, du jamais-vu depuis 2012. Malgré un taux d’intérêt très bas, à 0,5 %, le Livret A continue d’attirer l’épargne des Français. En cette période de crise, les ménages, y compris les plus riches, cherchent la garantie de capital.

Le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) enregistre également une collecte nette en hausse, à 8,8 milliards d’euros, alors que les dépôts à vue ont gonflé d’environ 75 milliards. Son faible taux de rémunération n’a pas dissuadé les Français et devrait se maintenir à 0,5 % jusqu’à sa prochaine révision en août 2021.

Le choix fait par les Français de privilégier l’épargne liquide est lié aux mesures de confinement, mais aussi à une période d’incertitudes qui favorise la constitution d’une épargne de précaution. Le relâchement de l’effort d’épargne de précaution n’interviendra qu’en cas de recul de l’épidémie.

L’assurance-vie à la peine

Le succès du Livret A et du LDDS devrait se maintenir en 2021 au détriment de l’assurance-vie qui affiche une collecte nette négative significative : -6,5 milliards d’euros, contre +21,9 milliards d’euros en 2019.

Plusieurs raisons expliquent cette décollecte spectaculaire :

  • les faibles rendements des fonds en euros,
  • l’absence de garantie d’une partie du capital,
  • la chute des marchés financiers constatée en mars/avril 2020
  • et l’arrivée en force du Plan d’épargne retraite (PER).

Pour autant, à fin novembre 2020, l’encours atteignait 1 785 milliards d’euros, faisant de l’assurance-vie le placement préféré des Français. Entre janvier et novembre, les supports en unités de compte se sont fortement développés, leur part représentant 34 % de l’ensemble des cotisations, soit plus de 35 milliards d’euros, contre 27 % en 2019. Il faut dire que les assureurs recommandent vivement à leurs clients de diversifier leur épargne entre les fonds en euros et les unités de compte afin de profiter d’un rendement supérieur qui s’accompagne néanmoins d’une plus grande prise de risque. Les unités de compte désignent les placements dont le capital et les intérêts ne sont pas garantis. Ces supports se différencient des fonds en euros qui garantissent à la fois le capital et les intérêts.

Ainsi, la fluctuation de l’épargne de l’assurance-vie se fait généralement au profit du Livret A, mais pas toujours dans une logique de rémunération. Ce phénomène s’est produit en 2020 dans un contexte de crise sanitaire qui a provoqué des incertitudes et poussé les détenteurs de contrats d’assurance-vie à transférer leurs fonds vers des dispositifs jugés plus sûrs.