Brexit : les banques britanniques ferment les comptes des clients européens

À l’approche de la fin de la période de transition, fixée au 31 décembre 2020, plusieurs banques britanniques ont annoncé à leurs clients résidant dans l’Union européenne la fermeture prochaine de leur compte bancaire.

La perte du passeport financier pour les banques britanniques

Le passeport financier est un droit pour les banques, les assurances, les Fintech et les gérants d’actifs européens de vendre leurs services et leurs produits au sein de l’Espace économique européen (EEE). Pour le secteur bancaire britannique, ce passeport financier représente pas moins d’un cinquième de son chiffre d’affaires.

L’une des conséquences de la perte du passeport financier est l’obligation, pour les banques britanniques, de clôturer les comptes de leurs clients expatriés dans un pays de l’Union européenne. Ainsi, plusieurs banques ont récemment commencé à avertir leurs clients de la fermeture prochaine de leur compte.

C’est le cas notamment du groupe Lloyds, qui a prévenu 13 000 de ses clients, mais aussi de Barclays et de la banque privée Coutts. Les clients ayant reçu ce courrier résident dans différents pays de l’Union européenne, de la Belgique à l’Italie en passant par le Portugal, la France, l’Allemagne ou encore les Pays-Bas.

Les banques britanniques doivent désormais ouvrir des filiales en UE

Pour contourner la perte du passeport financier, les banques britanniques n’auront, à compter du 1er janvier 2021, pas d’autres choix que d’ouvrir une filiale au sein de l’Union européenne pour continuer à héberger les comptes des ressortissants expatriés.

Mais attention : pas question d’ouvrir une seule filiale pour pouvoir continuer à vendre leurs produits et services dans toute l’Union européenne. Il faudra en effet qu’elles possèdent une filiale dans chacun des pays de l’UE dans lesquels elles souhaitent poursuivre leurs activités.

Pour la plupart des banques britanniques, les coûts seraient largement supérieurs aux bénéfices, le nombre de clients concernés n’étant pas suffisamment important. On compte actuellement 1,3 million de Britanniques expatriés dans l’Union européenne.

Les banques HSBC et Santander s’en tirent mieux, toutes deux possédant déjà une implantation juridique au sein de l’Union européenne.

En revanche, les banques européennes peuvent continuer de proposer leurs produits et services au Royaume-Uni, suite à une décision unilatérale de la Banque d’Angleterre. Elles disposeront pour cela d’une licence temporaire pendant 3 ans, et devront ensuite demander une licence de plein exercice.