Les banques se ruent sur les prêts de long terme à taux négatifs de la BCE

La Banque centrale européenne a accordé à 742 banques un total de 1300 milliards d’euros de prêts de long terme, ou « Targeted Long Term Refinancing Operation » (TLTRO). Ces prêts particulièrement attractifs, à taux négatif, sont octroyés aux banques afin qu’elles-mêmes puissent prêter aux particuliers et aux entreprises.

Des prêts particulièrement attractifs

L’engouement des établissements bancaires pour ces prêts ciblés de long terme s’explique par une offre extrêmement attractive. En effet, les banques obtiennent ces crédits auprès de la Banque centrale européenne à un taux négatif de -1 %, ce qui signifie qu’elles gagnent de l’argent en empruntant.

En contrepartie, elles doivent s’engager à financer l’économie réelle, en accordant suffisamment de prêts aux particuliers et aux entreprises. Pour schématiser, la BCE paye donc les banques pour celles-ci puissent continuer à prêter.

À quoi vont servir ces prêts de long terme ?

Les banques vont certes utiliser ces prêts de long terme pour octroyer des crédits, mais également pour refinancer les TLTRO obtenus lors d’opérations précédentes. 420 milliards d’euros pourraient être réservés à ce refinancement.

Autre possibilité : certains établissements bancaires pourraient choisir d’investir dans des obligations d’État offrant un rendement positif, ce qui leur permettrait d’être doublement gagnantes. Par ailleurs, emprunter à taux négatif pour prêter à taux positif offrira également aux banques la possibilité d’augmenter leurs marges.

Dans tous les cas, plus de 40 % de ces 1300 milliards accordés par la BCE serviront directement à financer des prêts pour les entreprises et les ménages.

Le soutien de la BCE face à la crise

Cette mesure vient s’ajouter au « programme d’achat urgence pandémie » (PEPP) mis en place mi-mars par la BCE pour un montant de 750 milliards d’euros, porté début juin à 1350 milliards d’euros. Son objectif est de soutenir les marchés européens fragilisés par la crise sanitaire, par le biais d’achats d’obligations d’État, mais aussi de titres de dette à court terme émis par les entreprises.

« Des circonstances extraordinaires exigent une action extraordinaire. Il n’y a aucune limite à notre engagement en faveur de l’euro. Nous sommes déterminés à utiliser tout le potentiel de nos outils, dans le cadre de notre mandat », avait déclaré Christine Lagarde, présidente de la BCE, au début de la crise.

Le but de la BCE est de permettre le maintien de crédits à taux bas, pour ne pas reproduire le phénomène de « credit crunch » de la crise de 2008, et le resserrement voire l’arrêt des financements accordés par les banques aux particuliers et aux entreprises.