La BCE demande aux banques d’intégrer le risque climatique

L’institution de Francfort souhaite que les banques de la zone euro sous sa supervision évaluent et dévoilent leurs risques climatiques. La BCE refuse que la crise du Covid-19 serve de prétexte aux établissements pour reporter l’intégration de l’urgence climatique dans leur stratégie.

Les banques doivent communiquer sur les risques liés à l’environnement et au climat

La BCE a publié le 22 mai un guide détaillant ses attentes envers les banques en matière de gestion des risques liés au climat et à l’environnement. L’institution souhaite qu’elles « comprennent » et « intègrent » l’impact de ces risques sur leur activité à « court, moyen et long termes ». Elle aspire aussi à ce que le sujet soit saisi par la direction des banques, que les responsabilités soient clairement définies et leur portefeuille de crédit passé au crible du risque climatique.

Enfin, la Banque centrale recommande le développement de stress tests en interne rappelant aux établissements qu’il faut veiller à être transparent quant à l’exposition au risque vis-à-vis des marchés.

Aucune sanction prévue envers les acteurs qui n’adapteraient pas leur stratégie

Les banques sont invitées à se conformer à ces nouvelles orientations dès que celles-ci seront finalisées, à la fin de l’année. Elles ont jusqu’à fin septembre pour envoyer leurs observations et commentaires qui seront pris en compte dans les discussions prévues en 2021.

Par conséquent, la BCE ne souhaite imposer aucune sanction aux acteurs qui n’adapteraient pas leur stratégie dans l’immédiat. En effet, il n’est pas question que l’adaptation au risque climatique pèse sur la capacité des banques à financer l’économie dans le contexte de crise sanitaire actuel, a précisé Patrick Amis, le directeur général de la Surveillance microprudentielle III, lors d’une conférence de presse.

Les banques sont-elles prêtes à affronter le risque climatique ?

De nombreuses études d’ONG de défense de l’environnement dénoncent régulièrement l’exposition de certains établissements au secteur des énergies fossiles à travers leurs financements. Une note publiée par Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) en avril 2019 constatait pour sa part « les progrès dans la prise en compte du risque climatique au niveau des grands groupes bancaires » tout en soulignant qu’ils pouvaient mieux faire.

Les stress tests, initialement programmés en 2020, mais reportés d’un an face à l’ampleur prise par la pandémie du Covid-19, devraient apporter un éclairage sur la question. À défaut, l’Autorité bancaire européenne (ABE) mènera cette année un exercice visant à recueillir des informations actualisées sur les expositions des banques et la qualité de leurs actifs. Une décision qui devrait permettre « aux banques de se concentrer sur leur cœur d’activité et d’en assurer la continuité, et notamment le soutien à leurs clients », juge l’ABE.