La part de marché des banques américaines sur les crédits syndiqués en Europe est en net recul

Depuis le début de la pandémie, la part de marché des grandes banques américaines sur les crédits syndiqués en Europe a fortement reculé.

Pertes de crédit et chute des prix des actifs

Dans son dernier rapport sur la stabilité financière, la FED a indiqué que la pandémie mondiale imposait « des risques considérables » pour les entreprises et les ménages. La banque centrale note que les tensions financières pourraient s’accentuer si la crise persiste.

Avec la mise au chômage de plusieurs dizaines de milliers de salariés, les banques américaines sont particulièrement touchées par la crise du coronavirus. Les établissements ont dû passer des provisions pour pertes de crédit colossales au 1er trimestre. JP Morgan Chase a mis de côté 6,8 milliards de dollars, portant le total des provisions à 8,3 milliards de dollars. Parallèlement, les profits de la banque en termes d’actifs ont chuté de 69 %, à 2,87 milliards de dollars. De son côté, Wells Fargo, la quatrième banque américaine de détail a vu son bénéfice s’effondrer de 89 % sur la période.

Les banques américaines présentes sur les grosses opérations obligataires

Près de 500 000 entreprises françaises ont déjà pu bénéficier d’un prêt garanti par l’État (PGE), ce qui représente un montant de 100 milliards d’euros, a récemment déclaré le directeur général de Bpifrance. Les grands PGE, comme celui de 180 millions d’euros obtenu en mai par Constellium (ex-Pechiney), sont principalement accordés par des banques françaises et quelques banques européennes. Les banques américaines ne participent que très peu à ces opérations. En effet, la seule fois où elles sont apparues dans ces prêts d’urgence, c’était pour le loueur de véhicules Europcar (220 millions d’euros).

Cette absence des banques américaines est confirmée par les données de Refinitiv. Les banques européennes sont celles qui participent le plus aux crédits syndiqués avec 71,5 % de parts de marché entre le 15 mars et le 15 mai, contre 7,5 % pour les banques américaines. Sur la même période entre 2018 et 2019, ces dernières affichaient néanmoins 13 % de parts de marché.

Si les géants de Wall Street sont absents des prêts garantis par l’État, ils restent présents sur les grosses opérations obligataires. En avril, plusieurs, dont Bank of America, Citigroup, Goldman Sachs et JPMorgan ont financé Airbus à hauteur de 3 milliards de dollars. Certaines ont également participé à l’émission de l’emprunt obligataire d’Aéroport de Paris pour 2,5 milliards d’euros. Reste à savoir si ces banques seront prêtes à s’engager pour soutenir leurs clients européens en cas de reprise de l’épidémie.