Les introductions en Bourse de PME sont souvent décevantes

Sur une centaine d’entreprises introduites en Bourse depuis 2014, la performance moyenne hors dividende atteint -33 %. Seuls 13 % des sociétés capitalisant moins d’un milliard d’euros ont réussi à afficher une hausse de leurs cours depuis leur cotation.

Un différentiel très net selon le niveau de capitalisation boursière

La performance des IPO en France depuis 2014 déçoit de nombreux investisseurs. En effet, comme l’indique un article paru dans le numéro 174 de la Lettre Vernimmen, la performance moyenne des sociétés introduites en Bourse depuis 5 ans est de -33 % (-48 % en médiane). Cette performance négative concerne majoritairement les capitalisations de moins d’un milliard d’euros. Pourtant, entre 2014 et 2019, l’indice SBF 120 s’est apprécié de 36 % et même le CAC Mid & Small affiche une performance positive, à +55 %.

Il existe ainsi un écart de performance important en fonction du niveau de capitalisation boursière des entreprises lors de leur entrée en Bourse. Les sociétés capitalisant plus d’un milliard d’euros ont réussi à afficher une hausse de leur cours dans plus de 60 % des cas. En revanche, seuls 13 % des sociétés introduites, dont la capitalisation est inférieure à un milliard d’euros, ont vu leur cours progresser. Les premières enregistrent une progression moyenne de leur cours de 11 % alors que les secondes ont subi un recul moyen de 46 %.

Un modèle économique plus fragile

Plusieurs raisons sont susceptibles d’expliquer ces sous-performances. Tout d’abord, les PME ont un modèle économique plus fragile. Les auteurs de la Lettre font notamment allusion aux biotechs et aux greentechs venues se coter à la Bourse de Paris.

Par ailleurs, certaines sociétés se fixent des objectifs peu réalistes et n’obtiennent pas les résultats escomptés. Ces incidents jettent parfois le discrédit sur tout un secteur. C’est le cas du constructeur de navettes autonomes Navya qui, en juillet 2018, a annoncé avoir levé 37,6 millions d’euros alors que son objectif initial était de rassembler 51,3 millions d’euros. Début décembre, Navya avait également revu son chiffre d’affaires à la baisse (passant de 30 à 20 millions d’euros) ce qui avait jeté un froid sur les marchés.

Parmi les autres facteurs qui expliquent ce différentiel, il y a le fait que pour les grands projets d’introduction en Bourse, la plupart des investisseurs sont des institutionnels qui disposent des connaissances et moyens nécessaires pour analyser le dossier. Les petits porteurs et les family office « dont le niveau de sophistication financière est bien moindre » se positionnent davantage sur les introductions en Bourse de PME, estiment les auteurs du Vernimmen.

Compte tenu des résultats catastrophiques enregistrés, il sera probablement plus difficile pour les entreprises de petite taille de réussir leur IPO, d’autant plus que le risque que la patience des investisseurs soit épuisée est élevé.