La fintech française multiplie les efforts pour rattraper l’Allemagne et le Royaume-Uni

Après une année 2019 record en termes de levées de fonds, la fintech française est encore en retrait par rapport à l’Allemagne et le Royaume-Uni, mais « le rattrapage est en marche », comme l’indique Lior Derhy, managing partner chez New Alpha. Cette société de gestion vient de publier, en partenariat avec le cabinet Exton Consulting, la cartographie 2020 des fintech françaises.

Une année record en termes de levées de fonds

En 2019, plus de 80 levées de fonds ont été réalisées par les fintech françaises, pour un montant total supérieur à 630 millions d’euros. C’est quasiment le double des fonds levés en 2018. Le ticket moyen augmente et s’élève à 35 millions d’euros, soit le même niveau qu’en Allemagne. La start-up de paiement mobile Lydia a par exemple levé 40 millions d’euros.

Selon Lior Derhy, il y a encore peu de temps les levées de fonds supérieures à 30 millions d’euros n’existaient pas en France. Or en 2019, quatre fintech françaises ont levé plus de 50 millions d’euros, comme Wynd, la start-up spécialiste de gestion des flux financiers, avec une levée de fonds de 72 millions d’euros. Ces montants restent toutefois inférieurs à ceux constatés en Grande-Bretagne ou en Allemagne. Ainsi outre-Rhin, où est née la néobanque N26, le montant total des levées de fonds en 2019 a atteint près de 1,5 milliard d’euros.

Le secteur attire les investisseurs internationaux. Les fonds de Venture Capital étrangers ont ainsi augmenté leur présence de manière significative en menant deux tiers des levées de fonds supérieures ou égales à 10 millions d’euros en 2019, contre 20 % en 2018.

De nouvelles opportunités pour les fintech françaises

« Jamais la France n’a compté autant de FinTech qui cherchent à révolutionner le paysage des services financiers. De nombreux nouveaux acteurs ont fait leur apparition cette année, pas nécessairement là où on les attendait, signe de l’agilité de nos entrepreneurs dans l’identification de nouvelles opportunités », explique Nicolas Felgueiras, directeur d’Exton Consulting.

Parmi ces nouvelles opportunités, la Directive européenne DSP2 a ouvert la porte à un essor considérable de l’offre de Banking as a Service (BaaS), qui consiste à fournir des services bancaires à des acteurs non agréés via la mise à disposition d’API et la diffusion de données financières.

Les établissements financiers ont également d’énormes besoins en termes de solutions de mise en conformité et de connaissance client, ce qui représente un enjeu stratégique pour la fintech française. L’agrégation et la valorisation des données bancaires transactionnelles intéressent également l’industrie financière dans son ensemble.

Le nombre de fintech en activité en France ne cesse d’augmenter. Selon la cartographie réalisée par New Alpha et Exton Consulting, on recense 352 sociétés réellement actives fin 2019, contre 320 en 2018 et 285 en 2017. D’après Laurent Nizri, fondateur du Paris Fintech Forum, la concurrence est très forte dans le secteur et seuls les leaders de chaque segment sont susceptibles de tirer durablement leur épingle du jeu.