Le nombre de défaillances d’entreprises est au plus bas depuis 30 ans

En pleine crise sanitaire et économique, le nombre de faillites n’a pas été aussi bas depuis 1987, comme le montre une étude du cabinet Altares, spécialiste de la data sur les entreprises. Toutefois, il ne s’agit là que du calme avant la tempête : l’arrêt progressif des aides publiques entraînera inévitablement une hausse des défaillances.

20 000 entreprises ont échappé à la faillite

Comme le révèle l’étude du cabinet Altares, le nombre de défaillances d’entreprises a baissé de près de 40 % par rapport à 2019. En 2020, malgré la crise sanitaire, seules 32 184 entreprises se sont présentées devant le tribunal de commerce ou judiciaire, soit 38 % de moins qu’en 2019.

Pour retrouver un niveau aussi bas de défaillances d’entreprises, il faut remonter à 1987, ce qui semble paradoxal dans ce contexte de crise sanitaire et économique, qui a vu chuter le PIB du pays de 9 % en seulement quelques mois.

Par rapport à 2019, ce sont 20 000 entreprises de moins à avoir fait faillite, et le phénomène est le même sur l’ensemble du territoire national, toutes les régions ayant vu reculer le nombre de défaillances.

Pourtant, l’année 2021 s’annonce comme celle de tous les risques : le retrait progressif des aides publiques, auxquelles de nombreuses entreprises doivent actuellement leur survie, entraînera mécaniquement une hausse brutale des dépôts de bilan.

Une hausse des défaillances en 2021 et 2022

Si le contexte sanitaire actuel est encore beaucoup trop sombre pour que l’Etat mette fin brutalement aux divers dispositifs d’aides publiques, il est fort probable que la donne change lorsque la campagne de vaccination sera suffisamment avancée.

Le cabinet Altares prévoit environ 50 000 défaillances d’entreprises en 2021, et 60 000 en 2022, ce qui représenterait pour la seule année 2021 la disparition de 200 000 emplois, auxquels il faut ajouter les plans sociaux et les licenciements économiques.

Selon les experts, les aides apportées aux entreprises en 2021 devront progressivement être plus ciblées, pour sauver les entreprises viables et, à contrario, cesser de soutenir les plus fragiles. D’après le cabinet Altares, ce changement de cap permettrait de réallouer les liquidités et de limiter la casse.

« L’enjeu 2021 sera de réveiller progressivement l’économie de sorte à permettre aux entreprises viables de se développer et aux tribunaux de proposer aux entreprises fragilisées voire terrassées par la Covid-19 la meilleure solution de sortie ou de rebond », conclut Thierry Millon, directeur des études Altares.